Au terme d’une très courte période d’adaptation, le chiot aura appris à connaître sa maison et sa nouvelle « famille » : vous ne le verrez plus tapi dans quelque coin reculé, mais alerte, attentif à toutes les situations et au moindre mouvement de son maître. Sa curiosité le conduira à tout inspecter et sa passion innée pour le jeu le poussera à s’emparer de n’importe quel objet, pour ensuite l’abandonner facilement, déjà attiré par d’autres nouveautés. Le moment est venu à présent d’entreprendre son éducation non seulement pour rendre votre cohabitation plus agréable mais aussi pour instaurer avec lui un rapport de confiance, qui ne bascule jamais ni dans la force abusive ni dans une trop grande permissivité.
Le rôle d’éducateur est sans nul doute une grande responsabilité : en effet si le chiot hérite de certaines qualités de caractère, l’homme et son environnement exercent de nombreuses et importantes modifications, positives ou négatives. Avant même d’imposer une quelconque ligne éducative, vous devez donc connaître et étudier les comportements « à corriger » de votre jeune animal, afin de savoir s’ils sont dictés par une mauvaise attitude de votre part, par des traumatismes subis pendant cette délicate période ou s’ils sont héréditaires.
La sphère caractérielle du chiot est, pendant cette phase, en filigrane, il faut donc être le plus attentif possible de manière à ne pas le briser par un comportement abusif. Le seul et unique moment où il acceptera et reconnaîtra l’autorité de l’homme, sans en ressentir de la frustration ou sans subir un traumatisme, se situe pendant le jeu. En effet, avant d’arriver chez vous, le chiot acceptait déjà bien volontiers la supériorité de sa mère, parce qu’elle le faisait pendant des moments sereins et ludiques où le chiot éprouvait de l’amusement, même s’il était mis en échec.
Le jeu est très important dans la formation de son caractère: l’activité ludique permet au chiot de prendre conscience de l’existence d’une hiérarchie ; elle l’aide à établir des contacts sociaux et surtout stimule sa capacité à apprendre. Vous ne devez donc jamais vous lasser de jouer avec lui, en lui lançant une balle en caoutchouc ou en vous disputant un vieux torchon ; n’oubliez jamais, à la fin de ces joyeuses activités, de le laisser « gagner » l’objet, pour développer en lui la notion de possessivité envers ce qui lui appartient, première étape sur le chemin de son futur dressage.
Attention : l’éducation du chiot n’a rien à voir avec le dressage, qui exige une maturité qu’il acquerra à un âge plus avancé ; rappelez-vous que les erreurs commises pendant cette phase initiale auront d’inévitables effets néfastes sur toute la formation du chien. La meilleure façon de commencer, que ce soit pour la relation que vous allez instaurer ou pour mieux avancer sur le chemin de son éducation, est de définir la place et le rôle de chacun. Au début de l’éducation de votre petit « élève », vous devez faire en sorte qu’il exécute le mieux possible ce que vous lui demandez : il ne faut pas que le chien exécute un ordre parce qu’il « doit » le faire, mais parce qu’en le faisant il en éprouve de la satisfaction. Si vous ne parvenez pas à éveiller l’intérêt de l’animal de quelque façon que ce soit, vous pouvez à l’occasion le forcer légèrement, mais n’oubliez jamais que ce n’est pas là la meilleure façon d’établir une relation didactique efficace.
Méfiez-vous plus particulièrement des punitions : sachez bien les doser, faites preuve d’une patience et d’une intelligence infinies et ne cédez jamais à un moment d’énervement. Si vous devez punir, faites-le sur-le-champ, le chiot ne sait pas en effet relier une punition à la bêtise qui a été commise longtemps avant ni même seulement quelques minutes auparavant. Si vous ne le prenez pas sur le fait, le chien ne comprendra pas pourquoi en courant vers vous pour vous faire la fête il est accueilli par une volée de bois vert, qui à ses yeux sera complètement injustifiée. En somme, ne punissez que si vous le prenez en flagrant délit, et agissez toujours fermement mais avec patience.
Une des premières choses que vous allez enseigner à votre animal est la propreté à la maison. Tout d’abord, vous devez lui administrer ses repas aux mêmes heures, tout simplement pour régler les horaires de ses besoins, qui généralement suivent immédiatement le repas. Vous le sortirez donc aussitôt après qu’il aura mangé et dès qu’il s’apprêtera à faire ses besoins dehors, louez-le comme s’il avait fait une chose très importante. En outre, chaque fois qu’il renifle le sol en tournant sur lui-même, mettez-le dehors dans les plus brefs délais, et répétez-lui les mêmes compliments s’il réussit à se retenir jusqu’au lieu adapté.
L’autre devoir élémentaire et indispensable du chiot, qu’il apprend au début de sa vie, est de répondre au rappel. En réalité, cet enseignement appartient déjà au domaine du dressage, il faut donc attendre un âge plus avancé, comme nous le verrons dans le chapitre consacré à ce thème. Vous pouvez cependant lui imposer certaines règles de base qui ne compromettront pas pour autant les développements futurs de votre chien et vous aideront dans vos relations avec votre élève. Pour habituer votre chiot à son nom, il vous suffit de le lui répéter plusieurs fois lorsque vous l’appelez pour sa pâtée : il l’associera alors à ce moment positif et accourra toujours joyeux chaque fois qu’il vous entendra le prononcer.
A contrario, vous ne devez jamais associer son nom à un moment négatif et donc ne jamais le répéter lorsque vous le grondez. Lorsque le chiot accourt vers vous tout joyeux après vous avoir entendu l’appeler, vous devez accepter avec autant de plaisir toutes ses effusions ; ne l’arrêtez pas, lorsque, au comble du bonheur, il parviendra à poser ses pattes sur vos jambes en lâchant sur un ton sec « descends ! ». Ce comportement n’est peut-être pas sans risque pour vos vêtements, mais il faut toujours l’encourager : c’est un bon prélude pour ses relations à venir avec les gens, lorsqu’il élargira le champ de ses relations sociales.
D’aucuns préfèrent enseigner dès le départ à leur chien à ne pas « sauter » sur les gens, mais il n’y a pas de spectacle plus avilissant que de voir son chien éviter toute rencontre avec les humains, montrant ainsi sa soumission. Ce n’est que lorsque le chiot aura instauré une relation ouverte et confiante avec les gens qu’il sera temps de freiner ses excès exubérants. Votre chiot sera confronté tout au long de sa vie à d’innombrables situations, toutes différentes les unes des autres ; rappelez-vous que la formation de son caractère est la période la plus délicate, il vous faudra donc affronter chaque situation, au cas par cas, avec une sensibilité, une attention et une intelligence extrêmes.
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